L’orthodontie serait-elle en train de connaitre une petite révolution grâce à l’intégration des technologies 3D chez nos dentistes ?
Cette question, nous nous la posions déjà en 2016. A l’époque, nous avions interviewé le Docteur Donald Tingey qui émettait quelques réserves quant à l’introduction du scan 3D et de l’impression 3D dans son corps de métier.
Près de deux ans plus tard, la place des technologies 3D dans le monde de la dentisterie n’a cessé de grandir et les laboratoires spécialisés en orthodontie l’ont bien compris.
Il faut bien le reconnaitre, porter des bagues dentaires passé l’adolescence peut être un poil délicat. On se rappelle de cet épisode de « Sex in the City » où Miranda pourtant décidé à corriger son sourire renonce à son appareil après avoir subi les railleries de ses amis et collègues.
Pourtant, bon nombre d’adultes aimerait sauter le pas et s’offrir un sourire hollywoodien.
L’orthodontie pour adulte, un secteur en pleine croissance
Avec le développement de l’impression 3D médicale, il est désormais possible de recourir à l’orthodontie sans pour autant avoir à sortir l’artillerie lourde. Aussi, plusieurs laboratoires se sont spécialisés dans la création de gouttières correctives indétectables.
Le concept est assez simple. Après avoir réalisé un scan 3D de votre dentition, un plan de traitement est élaboré par l’orthodontiste, assisté d’un logiciel de simulation 3D.
Ce plan comprend l’utilisation de gouttières imprimées en 3D qui devront être changées très régulièrement (en moyenne toute les deux semaines). Ces dernières réalisées dans un matériau biocompatible vont exercer des forces mécaniques visant à corriger l’orientation des dents.
En portant l’appareil 22 heures par jour, le patient retrouve un sourire parfaitement alignés sous 18 mois environ.
Les pionniers dans le domaine sont incontestablement les américains d’Invisalign qui se sont lancé sur le marché dès 1997. Au fil des évolutions technologiques, le scan 3D et l’impression 3D sont devenus partie intégrante du processus de fabrication.
Plus récemment, les français de Smilers propose un dispositif équivalent et légèrement moins onéreux que leurs homologues outre-Atlantique.
Bien que la technique ait de quoi séduire, confort, discrétion, aucun risque de blessure, possibilité de retirer l’appareil ponctuellement, il y a un hic. Le coût du traitement.
Comptez entre 1800€ et 5500€ pour retrouver le sourire.
Ces frais ne sont pas remboursés par la sécurité sociale, cependant certaines mutuelles peuvent prendre en charge une partie du traitement.
Bien que l’introduction de l’impression 3D ait d’ores et déjà permis de réduire les frais, l’orthodontie pour adulte est encore loin d’être à la portée de toutes les bourses.
En ce mois d’Octobre Rose, nous souhaitions aborder une cause qui nous tient à cœur, la lutte contre le cancer du sein. Un grand nombre de chercheurs se mobilisent pour lutter contre cette maladie qui touche environ 1 femme sur 8. Les professionnels de l’impression 3D participent également à cet effort collectif en apportant des solutions que ce soit pour améliorer la détection de tumeurs ou pour aider les femmes après une mastectomie.
Cette semaine, nous souhaitons mettre en lumière ces initiatives qui améliorent les traitements des patients.
Un robot imprimé en 3D pour réaliser des biopsies plus performantes
La biopsie est un examen indispensable dans la détection d’un éventuel cancer du sein. Il consiste en le prélèvement de cellules afin de déterminer si ces dernières sont cancéreuses. La précision de cet examen a donc un rôle déterminant dans la prise en charge des patients.
Actuellement, la biopsie est réalisée de façon manuelle à l’aide d’une aiguille de large diamètre. Cet examen peut alors être très long et traumatique. De plus, cette intervention n’est pas exempte d’une erreur humaine.
Aussi, afin de pallier à ces faiblesses, l’Université de Twente (UT) aux Pays-Bas, en collaboration avec Ziekenhuis Groep Twente, a mis au point un robot imprimé en 3D offrant un taux de précision jusqu’alors inégalé.
Le Stormram 4, utilise une fine aiguille entrainé par un moteur à air comprimé. L’examen devient beaucoup plus rapide, précis et moins invasif.
Le robot peut également être utilisé pour des biopsies sous IRM (macrobiopsies). En effet, le plastique utilisé et l’absence d’éléments électriques dans le moteur évitent les interférences avec le champ magnétique de l’IRM.
Encore plusieurs années de recherches seront nécessaires avant de pouvoir commercialiser le Stormram 4, mais ce projet reste plus que prometteur.
Une chimiothérapie plus adaptée grâce à des implants 3D printed
De l’autre côté du globe, en Australie, une équipe de l’Université de technologie du Queensland planche sur une nouvelle technique de bio-impression à destination des patients ayant subi une mastectomie.
L’équipe de Docteur Dietmar W Hutmacher est en train de développer un nouveau type de prothèses imprimées en 3D encapsulant un traitement de chimiothérapie.
La structure de cette prothèse combine la graisse du patient avec des biomatériaux imprégnée de la médication nécessaire.
Les avantages de cette nouvelle technique sont multiples. Le premier étant que le traitement n’est délivré que dans la zone à traiter, contrairement aux chimiothérapies actuelles où l’ensemble du corps est traité. Le second est d’offrir un traitement réellement sur-mesure, et donc moins lourd, aux patients.
L’impression 3D peut également être utilisée in-vitro afin de modéliser des tumeurs cancéreuses. En effet, ces reproductions permettent de tester en amont les dosages des différents médicaments avant de les intégrer à la future prothèse du malade.
Là encore, cette innovation reste au stade de recherche, mais le Docteur Dietmar W Hutmacher a bon espoir quant à la mise en application de cette technique dans un futur proche.
Des prothèses mammaires imprimées en 3D
La mastectomie est souvent inévitable pour traiter un cancer du sein. Cette opération a un fort un impact tant sur le physique que sur le mental de la patiente, aussi beaucoup recourent à la reconstruction mammaire.
Cependant, la reconstruction est un procédé long et douloureux, sans compter que cette opération est particulièrement onéreuse. Aussi un grand nombre de patientes y renoncent.
L’alternative est alors d’utiliser une prothèse externe pour se réapproprier sa silhouette. Ces prothèses peuvent être placées dans un soutien-gorge adapté ou bien fixées à même la peau à l’aide d’adhésifs.
Les prothèses disponibles sur le marché peuvent couter jusqu’à 300 euros. En France, elles sont remboursées à 100% par la Sécurité Sociale, mais ce n’est pas forcément le cas à l’étranger.
Aussi, l’entreprise sud-africaine iMedTech Group a mis au point des prothèses externes imprimées en 3D recouvertes de silicone, divisant ainsi les coûts de productions par 10.
Pour Octobre rose, la fondatrice de l’entreprise, Nneile Nkholise, a décidé d’offrir 1000 prothèses aux femmes ayant subis une mastectomie n’ayant pas les moyens de s’offrir ce type de produit. Une initiative plus qu’honorable.
La reconstruction mammaire simplifiée grâce à l’impression 3D
Dans le même temps, l’École Nationale Supérieure des Arts et Industries Textile de Lille a mis au point un nouveau type de prothèse, interne cette fois-ci, permettant de réduire les coûts d’une reconstruction mammaire tout en offrant de meilleurs résultats. Dénommé MAT(T)ISSE, ce projet combine lipofilling et implant.
Après avoir réalisée une modélisation 3D à partir d’IRM, la bio-prothèse sur mesure est imprimée puis implantée chez la patiente. Le chirurgien peut ensuite prélever des tissus adipeux (lipofilling) pour les placer sur cette structure.
Ces tissus vont alors se multiplier pour remplir la prothèse et sous 8 semaines la poitrine se retrouve entièrement reconstruite. La prothèse imprimée va alors se résorber pour laisser place à un sein entièrement naturel.
Cette nouvelle technique offre donc des résultats sur-mesure et durables, contrairement aux méthodes traditionnelles qui nécessitent le renouvellement de la prothèse tous les 10 ans.
Plus de risque de rejet ou de gêne, cette alternative est une innovation majeure dans le domaine de la reconstruction mammaire. Les chercheurs à l’origine du projet estiment qu’il faudra encore 7 ans avant que cette méthode soit mise sur le marché, mais espèrent qu’elle deviendra un nouveau standard.
Toujours à l’affut de jeunes créateurs utilisant l’impression 3D, l’équipe de Click’n 3D a fait la rencontre de Charles Dagneaux, le créateur et directeur de Lu-net. Une nouveau service qui vous propose de créer des montures de lunettes pas comme les autres.
Opticien-lunetier de métier, Charles Dagneaux fait figure de précurseur dans l’impression 3D de montures. Déjà à l’origine d’Optimaker, un logiciel permettant de modéliser des lunettes sur-mesure, il renchérit en 2014 en créant Lu-Net une plateforme vous permettant de créer vos montures personnalisées et de les imprimer depuis chez vous.
Après avoir essayé vos montures imprimées par vos soins, le site vous propose une mise en relation avec des artisans lunetiers afin qu’ils réalisent vos lunettes sur-mesure. L’objectif de la plateforme est avant tout de promouvoir le savoir-faire des artisans lunetiers. Vous trouverez ainsi plusieurs modèles customisables créés par les partenaires de la marque.
Autant dire que ce projet va vous permettre de donner libre court à votre imagination…
Comment est né le projet Lu-net ?
Passionné par l’impression 3D et sa profession, Charles Dagneaux a rapidement vu l’intérêt de cette nouvelle technologie pour les opticiens. Il va donc développer un logiciel permettant de modéliser et de personnaliser des montures, Optimaker. S’en suit la mise en place d’un atelier de fabrication ouvert à ses confrères, le Frame Lab ainsi que des formations afin de sensibiliser les professionnels à ce nouvel outil.
L’impression 3D est ici utilisée à des fins de prototypages. Elle permet de gagner du temps et offre au client la possibilité de tester sa création avant la mise en production. Bien que les solutions de miroirs virtuels soient déjà largement utilisées dans cette industrie, il faut bien reconnaitre qu’avoir une véritable monture entre les mains, même si ce n’est qu’un prototype, permet de mieux anticiper le résultat final.
Pourquoi le sur-mesure ?
Charles Dagneaux : « La plupart des lunettes disponibles sur le marché correspondent à des critères qui rentrent dans des moyennes morphologiques. Ainsi, les 20 à 30 % de personnes ne rentrant pas dans la « norme » se retrouvent avec des lunettes inadaptées voir sans lunettes du tout, faute de trouver chaussure à leur pied. La personnalisation permet de pallier ce problème. »
« D’un point de vue esthétique, l’impression 3D permet de réaliser des modèles difficiles à créer avec les méthodes traditionnelles. Cependant, le but de Lu-net est avant tout de permettre au client de créer des lunettes adaptées à sa morphologie. L’impression 3D ne servant qu’au prototypage. En effet, les « vraies » lunettes devront être étudiées par un artisan lunettier. Seul un professionnel peut vérifier qu’elles s’adaptent tant au visage qu’à la vue du client. Leur fabrication quant à elle demandera plusieurs jours. »
Mais pourquoi ne peut-on pas porter des lunettes 3D printed ?
Charles Dagneaux : « Bien que les progrès de l’impression 3D soient considérables, il faut bien reconnaitre que le rendu final est moins esthétique qu’avec les méthodes traditionnelles. De plus, les lunettes 3D printed ne répondent pas forcement aux contraintes techniques (robustesse, bon maintien des verres…) et hypoallergénique que les matières traditionnellement utilisées en lunetterie : l’acétate, la corne, le bois… »
Quel avenir pour l’impression 3D chez les opticiens ?
Charles Dagneaux : « L’impression 3D est un formidable outil qui est aujourd’hui largement accessible. Elle peut entrer dans la création de nombreux projets : prototypage, création d’accessoires et d’outils ; ne pas vouloir s’en servir, c’est refuser le progrès. Pour moi, ce qu’on appelle l’industrie 4.0 est en réalité l’artisanat 2.0. L’impression 3D existe depuis plus de 20 ans. La vraie révolution c’est qu’elle devienne accessible à tous et dans tous les domaines. »
Vous l’aurez compris, l’impression 3D est en phase de devenir un incontournable dans le monde de la lunetterie. Et il fort à parier que de « vrais » lunettes 3D printed feront leur apparition une fois que les problèmes de finitions seront réglés.
Merci à Charles Dagneaux de nous avoir accordé cette interview. Pour plus d’informations nous vous invitons à consulter le site de Lu-net.
Les chercheurs de l’Université de Science et Technologie Pohang nous démontrent une nouvelle fois que la bio-impression est au centre de toutes les attentions. Ils viennent en effet de mettre au point une technique d’impression 3D permettant de reproduire la peau humaine. Que pouvons-nous attendre de cette innovation ?
Un nouvel espoir pour les grands brûlés
Actuellement, pour traiter les grands brûlés, c’est-à-dire les personnes brûlées au 3ème degré, les chirurgiens ont recours à l’autogreffe. Cette technique très invasive consiste en le prélèvement de peau saine sur le patient puis en sa transplantation sur les zones abimées. Cette intervention complexe ajoute bon nombre de cicatrices et de risques pour ces patients, mais présente d’excellents résultats.
Cependant, cette technique est réservée aux personnes ayant été touchées sur moins de 70% du corps. Pour les personnes dont les brûlures sont très étendues, seule la très coûteuse culture de peau in-vitro peut être envisagée.
Développée dans les années 80, la culture de peau in-vitro permet de fabriquer en quelques semaines plusieurs mètres carrés de tissus après avoir mis en culture des cellules, généralement des kératinocytes (le principal composant de l’épiderme) du patient. Cette nouvelle peau peut ensuite être greffée. Cette alternative permet de limiter le nombre de cicatrices mais coûte encore très cher.
De leur côté, les chercheurs sud-coréens, nous promettent des coûts de revient 50 fois inférieurs à la culture in-vitro grâce à leur nouvelle technique d’impression 3D de peau. Comment ont-ils réalisé une telle prouesse ?
La peau synthétique 3D printed, une innovation à fort potentiel.
Après plusieurs années d’expérimentations, les chercheurs de l’Université de Science et Technologie Pohang ont mis au point une imprimante 3D hybride permettant d’imprimer de la peau synthétique.
Cette imprimante a la particularité de combiner deux méthodes d’impression. D’une part l’extrusion, comme bon nombre d’imprimantes 3D, et le jet d’encre (oui oui, comme votre imprimante de bureau). La différence avec les imprimantes traditionnelles réside évidemment dans les matériaux d’impression.
Dans le cas présent, l’imprimante va utiliser deux composants présents dans la peau. A savoir, le collagène et la kératinocyte. Le premier est combiné à du polycaprolactone afin de composer le derme synthétique, c’est-à-dire le tissu profond. Ce mélange est alors extrudé par la machine mise au point par les coréens. Simultanément, le jet d’encre de l’imprimante va recouvrir cette membrane, ou derme synthétique, de kératinocytes afin de simuler l’épiderme. Le résultat final est alors très proche de la peau humaine.
Bien que d’autres laboratoires aient réussi à imprimer de la peau par le passé, cette innovation offre une alternative plus rapide et moins coûteuse. Néanmoins, l’utilisation de cette peau synthétique est-elle envisagée dans le cadre de greffes ?
Quid de la greffe de cette peau synthétique ?
Bien que les résultats soient plus qu’encourageants, les chercheurs n’ont pour l’instant réalisé que des tests in-vitro. Ces derniers ont permis de constater que cette peau synthétique réagissait comme la peau humaine. Mais aucune certitude quant à sa stabilité lors d’une greffe sur un sujet humain.
Si tel était le cas, il est évident que l’utilisation de cette peau synthétique en chirurgie reconstructrice pourrait changer la vie de nombreux patients.
Des chercheurs de l’université de Northwestern viennent de transplanter avec succès un ovaire imprimé en 3D sur une souris. Et quelques semaines plus tard elle donnait naissances à des petits en bonne santé.
Un nouvel espoir pour les femmes infertiles
L’infertilité féminine est malheureusement une condition assez rependue. Qu’elle soit d’origine génétique ou bien la résultante d’un traitement médicamenteux (comme la chimiothérapie), elle a un fort impact émotionnel sur les femmes et les couples touchés.
De nombreuses méthodes sont d’ores et déjà en place et rencontrent des taux de réussite aléatoires. Mais les recherches de l’université de Northwestern pourraient bien changer la donne dans les années à venir.
En effet, l’équipe du docteur Teresa Woodruff vient de transplanter avec succès un ovaire imprimé en 3D sur une souris. Celle-ci, rendue infertile par les chercheurs, a pu suite à l’intervention mettre au monde une portée de souris en pleine forme.
Comment ont-ils réalisés une telle prouesse ?
Pour réaliser cette prothèse, les chercheurs ont utilisés un hydrogel à base de collagène, une protéine naturellement présente dans le corps. Le challenge était double. Premièrement, l’hydrogel devait être suffisamment résistant pour pouvoir être imprimé en 3D et supporter l’intervention d’implantation. Deuxièmement, il devait être poreux pour interagir avec l’organisme et répliquer le comportement d’un ovaire naturel.
Et le pari a été réussi. Cette prothèse d’ovaire a été en mesure de produire des ovocytes et de les mener à maturation jusqu’à fertilisation. La souris utilisée pour l’expérience a même été capable d’allaiter, le système ovarien jouant également un rôle dans le déclenchement de la lactation.
Bientôt des tests sur l’humain ?
Bien que l’expérience fût concluante sur la souris, de grands nombres de tests doivent encore être réalisés avant d’envisager une application à l’Homme. De plus, cette intervention n’a pas encore fait ses preuves sur des cobayes plus matures.
Cependant, Teresa Woodruff est optimiste quant au succès de son protocole sur de jeunes femmes. Particulièrement celles rendues stériles par une chimiothérapie.
Le monde médical est en perpétuelle innovation. En témoigne le développement et l’amélioration de nouvelles techniques comme l’impression 3D. Véritable source de progrès, la médecine ouvre depuis peu ses portes à ce procédé. Focus sur l’impression 3D médicale …
Impression 3D médicale et chirurgie
L’impression 3D médicale joue un rôle essentiel dans la gestion du protocole pré-opératoire. En réalisant une réplique de l’os ou de l’organe à traiter, les chirurgiens peuvent mieux anticiper l’opération sans risque pour le patient. Elle permet également aux étudiants de parfaire leur technique sans recourir à des cobayes.
En plus de reproduire la texture des organes, ainsi que les différents fluides corporels, il est possible d’y ajouter des tumeurs et autres anomalies pour toujours plus de réalisme. Dernièrement, la Mayo Clinic (USA) a eut recourt à l’impression 3D médicale dans le cas d’une reconstruction faciale. En modélisant le visage du patient, ils ont réalisés des modèles et des guides chirurgicaux qui leur ont permis de calculer précisément les gestes à réaliser lors de l’intervention.
Impression 3D médicale et handicap
Très médiatisée, l’impression 3D de prothèses est une véritable avancée pour les personnes en situation de handicap. Moins onéreuses et parfois plus sophistiquées que les prothèses traditionnelles, elles ont redonnées le sourire à bon nombre de patients.
On peut ainsi souligner le travail de la communauté e-NABLE , née en 2014 et rassemblant près de 5000 bénévoles à travers le monde, qui met en relation makers et patients pour élaborer des prothèses 3D printed.
e-NABLE met ainsi à disposition sur son site une dizaine de modèles 3D de prothèses qui peuvent ensuite être adaptées sur la base de simple clichés du patient. Le maker bénévole prend alors en charge l’impression de la prothèse (environ 50€) et la fait parvenir à son futur utilisateur.
Bien que ces prothèses restent rudimentaires, elles impactent fortement la vie de leurs utilisateurs que ce soit tant d’un point de vue social que psychologique.
Impression 3D médicale et pharmacologie
En 2016 le premier médicament réalisé à l’aide de l’impression 3D, le SPRITAM, a fait son entrée sur le marché états-unien. Destiné à lutter contre l’épilepsie, il est composé des mêmes principes actifs que ses prédécesseurs, mais innove de par sa production. En superposant en fines couches les ingrédients au lieu de les compacter, il offre une meilleure assimilation par l’organisme du patient qui se trouve soulagé plus rapidement.
De plus, les composants étant mieux réparti que sur des comprimés traditionnels, leurs dosages se fait plus précis permettant ainsi aux médecins de mieux adapter leurs prescriptions.
Nous pouvons voir qu’en plus du développement de la bio-impression,dont nous parlons ici, l’impression 3D innove dans de nombreux domaines en lien avec la santé. Plus qu’un gadget à la mode elle se positionne aujourd’hui comme un nouvel outil d’évolution pour notre société.
La fabrication additive semble être le nouveau Graal de la recherche scientifique. Depuis peu, une nouvelle technologie fait beaucoup parler d’elle : la bio-impression. Les progrès réalisés grâce à cette innovation ont été fulgurants et il se pourrait même qu’elle soit très bientôt utilisée à grande échelle.
Qu’est-ce que la bio-impression ?
La bio-impression reprend des techniques de fabrication additives traditionnelles. En effet elle consiste à empiler des matériaux par couches successives afin d’obtenir une structure conçue via un logiciel de modélisation 3D.
A la différence que la précision d’une bio-imprimante est au micron prêt et que les matières premières servant à l’impression sont des cellules vivantes, des biomatériaux ou bien encore des protéines.
Comme dans l’impression 3D traditionnelles, plusieurs techniques coexistent. Le jet d’encre, qui vient superposer des micro-gouttelettes de bio-encres qui se gélifient en se réchauffant ; la micro-extrusion ou bien encore l’impression laser.
Cette dernière technique permet d’obtenir une plus grande précision et est le fruit de 10 ans de recherche au sein de l’INSERM à Bordeaux. Exploitée par les français de Poietis, la bio-impression assistée par laser est également la technologie la plus aboutie.
Mais à quoi peut donc servir la bio-impression …
Vers des expérimentations plus éthiques
La bio-impression permet de réaliser des tissus vivants et des organes. Aussi, elle est actuellement utilisée à des fins de recherches que ce soit dans le domaine pharmaceutique ou cosmétique.
En effet, en imprimant des tissus caractéristiques d’une maladie pour tester un nouveau traitement, ou bien encore de la peau pour tester de futurs soins cosmétiques, cette technologie permet d’expérimenter dans les conditions du réel sans avoir recours à des cobayes (humains ou animaux).
L’Université du Queensland (Australie) a d’ailleurs réalisé le premier rein imprimé en 3D afin de évaluer la toxicité de nouveaux médicaments avant de les tester sur l’homme.
De son côté L’Oréal a annoncé un partenariat avec Poietis afin de produire des follicules pileux et ainsi développer des solutions visant à lutter contre la calvitie.
On comprend donc que la bio-impression va permette d’accélérer la recherche tout ayant une démarche plus éthique, en limitant le recours aux tests sur les animaux.
Un véritable espoir pour la greffe d’organes
Bien que cette nouvelle technologie en soit encore à ses balbutiements, l’objectif à court terme est de produire in vitro, et à partir des cellules des patients, des organes (foie, reins …) et de tissus humains pour effectuer des greffes.
Lorsque l’on prend conscience du nombre de malades en attente de transplantations, cette alternative pourrait bien changer le monde de la médecine et redonner espoir à des milliers de patients.
De plus, en utilisant les cellules du patients, le risque de rejet devient beaucoup plus faible, aussi les suites des opérations pourraient être moins lourdes en diminuant la prise de médicament anti-rejets.
De nombreux laboratoires à travers le monde se penchent sérieusement sur la bio-impression qui, selon une étude de 2015, représenterait un marché de plus de 100 millions de dollars.
Ces dernières années, des supports pédagogiques innovants ont été mis à la disposition des étudiants malvoyants grâce à l’impression 3D. Et c’est une bonne nouvelle !
En effet, jusqu’alors seul des supports papiers étaient mis à la disposition des élèves. Le problème c’est qu’ils sont fragiles et à usages uniques. Aussi, afin d’offrir des solutions plus performantes, les chercheurs du KNIT ont eu recourt à l’impression 3D pour mettre au point des outils permettant aux élèves d’identifier et de reproduire les lettres de l’alphabet coréen.
Ces supports se composent de deux parties. La première présente un relief de la lettre en braille, la seconde un pochoir de la lettre permettant aux enfants de pratiquer leur écriture.
Cette nouvelle technique d’apprentissage a été testée auprès d’un groupe d’élèves de la « Seoul National School for the Blind » et les résultats ont dépassé les espérances des chercheurs avec une amélioration significatives de la dextérité des enfants.
Des plans imprimés en 3D pour mieux se repérer sur le campus
Inspirés par les recherches du KIST, deux ingénieurs de l’université Rutgers (New jersey) ont mis au point des plans en reliefs à destination des étudiants malvoyants du Joseph Kohn Training Center.
En réalisant des plans de chaque étage accompagnés de légendes en braille, ils offrent une alternative durable aux plans papiers jusqu’alors utilisés par les élèves.
L’objectif du Joseph Kohn Training Center étant de permettre aux étudiants atteints de cécité de développer leur autonomie, le projet a été accueilli avec enthousiasme.
Lire la musique du bout des doigts
Toujours aux États-Unis, mais cette fois ci à l’université du Wisconsin, le docteur Yeaji Kim a élaboré des partitions imprimées en 3D. Elle-même atteinte de cécité, elle se rappelle des difficultés auxquelles elle avait dû faire face lors de son apprentissage de la musique.
Les transcriptions en braille des partitions sont particulièrement complexes, les symboles prenant une nouvelle signification dans le contexte musical. Ce qui peut être déroutant pour les jeunes élèves.
La reproduction en relief des partitions traditionnelles grâce à l’impression 3D permet d’obtenir des supports d’une grande précision et plus exhaustifs que leurs retranscriptions en braille.
Se faire des souvenirs …
Afin de permettre à ses élèves de garder à souvenir des leurs camarades, la « Seoul National School for the Blind » a de nouveau eu recourt à l’impression 3D.
L’école a en effet offert à chacun de ses élèves des bustes imprimées en 3D de leurs camarades accompagnés de leurs noms en braille afin qu’ils puissent se remémorer les bons moments passés dans cet établissement à la pointe de la technologie pédagogique.
Encore une fois, l’impression 3D permet de faire de grandes avancées et s’éloigne de plus en plus de son image de gadget à la mode.
In Utero 3D a mis au point une solution permettant d’imprimer une figurine de son futur bébé à partir d’une échographie 3D. Un gadget pour certains mais un véritable miracle pour d’autres …
Quand l’impression 3D offre de nouvelles expériences sensorielles …
Nous le savons déjà l’impression 3D est en train de révolutionner notre quotidien et plus particulièrement le domaine de la santé où elle permet des avancées colossales.
Mais In Utero 3D s’est penché sur une problématique qui pour l’instant avait été laissée de côté : offrir une nouvelle expérience sensorielle aux personnes atteintes de cécité.
En effet, cette entreprise Polonaise a développé un tout nouveau logiciel permettant de créer un modèle 3D à partir d’une échographie 3D. Offrant ainsi la possibilité d’imprimer une figurine de son futur bébé.
Gadget me direz-vous ? Et bien pas pour tout le monde. En parallèle de leur activité de développement informatique, In Utero 3D est à l’origine d’une fondation « Waiting without barriers » qui permet de mettre cette technologie de modélisation à disposition des femmes aveugles.
Vous pouvez imaginer le bonheur de pouvoir enfin « visualiser » son enfant du bout des doigts pour une femme enceinte ne pouvant pas profiter du progrès des échographies traditionnelles.
Comment cela fonctionne ?
Pour réaliser cette modélisation 3D pas comme les autres, il suffit de transmettre à In Utero 3D le fichier numérique d’une échographie 3D faite entre la 18ème et la 30ème semaine de grossesse.
L’entreprise va ensuite procéder à une modélisation fidèle et sans retouche du bébé et vous transmettre le fichier sous 48H. In Utero 3D peut également se charger de l’impression ou bien vous pouvez passer par les services d’une entreprise tierce (Click’n 3D ; 3D Hubs).
Les tarifs proposés par In Utero 3D sont très raisonnables : 88€ pour une modélisation et une impression ou 36€ pour la modélisation seule. Dans le cas où la future maman souffre de cécité, la modélisation est réalisée pour la somme symbolique d’un euro.
Une très belle initiative qui nous l’espérons fera des émules.