Objet génétiquement modifié : ce lapin imprimé en 3D possède son propre ADN !
08 janvier 2020
C’est au début des années 50 que l’ADN commence à livrer ses secrets. Jusqu’alors, on avait bien identifié que cette molécule (macromolécule si on veut être précis) était différente, mais on était encore loin de se douter qu’elle contenait toute l’information génétique d’un être vivant.
Les décennies passent et les avancées technologiques permettent petit à petit d’en savoir plus sur ce que l’on appelle aujourd’hui « la molécule de la vie ».
Clonage, eugénisme, la réalité a rapidement dépassé la science-fiction quant aux différentes applications possibles d’une telle découverte. Sans parler des organismes génétiquement modifiés ou OGM pour les intimes. Mais une chose est sûre, l’ADN, n’est présent que dans les organismes vivants.
Enfin ça, c’était encore vrai hier. En effet, des chercheurs de l’ETH Zurich viennent de donner naissance au premier objet génétiquement modifié …
Suivez le lapin blanc …
Et s’il était possible de cloner des objets comme on s’imagine cloner des êtres vivants ? A savoir le dupliquer à partir d’un échantillon contenant son ADN. C’est exactement la question que s’est posée l’équipe du professeur Robert Grass.
Ces experts en biosciences, épaulés par l’équipe du Docteur Yaniv Erlich, un pionnier du stockage ADN, ont récemment réussi à doter un objet de son propre ADN. Leur première réalisation est ce petit lapin blanc.
Les instructions nécessaires à son impression ont été codées, passant du langage binaire à un séquençage ADN. Ce dernier a alors été encapsulé dans des microbilles de verres, elles-mêmes injectées dans le filament plastique avec lequel le lapin a été imprimé en 3D.
Ainsi, en prélevant un bout de cet objet et en le passant dans une machine de séquençage d’ADN on décrypte un fichier STL (fichier de modélisation 3D). Et c’est parti pour le clonage de lapins en plastique : à partir d’un bout on fait un tout !
Ça n’a l’air de rien dit comme ça. On pourrait très bien utiliser le fichier STL directement et reproduire l’objet à l’infini. Mais imaginez retrouver ce lapin dans 50 ans et être capable d’en récupérer les instructions d’impression.
Imaginez maintenant que cet ADN ne soit pas un fichier STL mais des informations confidentielles. Un banal presse-papier pourrait alors contenir toutes vos photos Instagram. Quel bonheur de transmettre ce précieux artéfact aux générations futures.
Car si dans la nature l’ADN se dégrade avec le temps, théoriquement la technique d’encapsulage mise au point sur ce projet le rendrait inaltérable. C’est quand même plus fiable qu’un CD ou une clef USB !