Pourquoi Balenciaga se lance dans l’impression 3D d’escarpins ?
02 mars 2022
Depuis plusieurs années, l’équipe de Click’n3d cherche à démontrer que l’impression 3D tend à se démocratiser. Cependant, parmi nos domaines de prédilections, celui de la mode semble résister à cette tendance de fond.
Certes, la jeune création et les maisons de luxe se sont penchées sur la question à de nombreuses reprises, mais rares sont les projets à dépasser le stade de prototype ou d’objet de collection.
Nous pouvons cependant accorder une mention honorable aux équipementiers, comme Adidas et New Balance, qui annoncent régulièrement la sortie de sneakers aux semelles 3D printed.
Mais concrètement, les pièces de prêt à porter reposant à 100% sur cette technologie tardent à pointer le bout de leur nez. Tout du moins, c’est ce que l’on pensait, jusqu’à ce l’on tombe sur le feed Instagram de Kim Kardashian très fière de présenter le beau cadeau que Balenciaga venait de lui envoyer. La voici enfin notre arlésienne, une paire de chaussures intégralement imprimée en 3D, « L’Escarpin 3D 110 MM » !
Tout ça pour ça ?
Il faut bien admettre que cette paire est bien loin des excentriques Mycelium Shoes. Tant et si bien qu’elles nous rappelleraient plutôt une paire d’escarpins Mélissa. Même forme retro 80, même conception monobloc, même matière. Bref, rien ne semble justifier la considérable différence de prix entre les deux modèles. A savoir 2500€ pour les Balenciaga VS une centaine d’euros pour la marque brésilienne.
Rien si ce n’est le logo et évidemment le procédé de fabrication. Là où Melissa avait opté pour le moulage, la marque française s’est tournée vers l’impression 3D par dépôt de fil. Compte tenu du résultat final, on se demande bien pourquoi Balenciaga cherche à réinventer la roue…
Coller aux valeurs de la marque
Finalement est-ce si surprenant qu’une marque comme Balenciaga se tourne vers une solution aussi exotique que la fabrication additive. L’apanage des maisons de luxe ne résiderait-il justement pas dans la maitrise de savoir-faire uniques et innovants ? Bien-sûr que si ! Le rôle de « L’Escarpin 3D 110 MM » est avant tout de véhiculer une image de marque.
L’attrait de Balenciaga pour les nouvelles technologies n’est plus à démontrer. Présence sur le métaverse, défilés de mode virtuels, collaborations avec des éditeurs de jeux vidéos… La fierté du groupe Kering est sur tous les fronts dès qu’il s’agit de dépoussiérer l’image des maisons de luxe.
Maisons qui se doivent également de montrer l’exemple dans une industrie considérée comme la plus polluante au monde. Et dans ce domaine, l’impression 3D semble cocher toutes les cases : développement durable, éco-responsabilité, production raisonnée… Des valeurs qui, pour des Maisons comme Balenciaga, deviennent fondamentales pour fidéliser leurs clientèles.
En somme, le recours à l’impression 3D n’est qu’un élément de communication supplémentaire pour une marque qui se veut en phase avec son époque.
De toute évidence, la démocratisation de l’impression 3D dans la mode n’est pas pour tout de suite. Vertueuse, mais trop couteuse, elle risque de rester la chasse gardée des groupes de luxe pendant encore quelques années…