Préparez-vous pour une véritable hipsterie, l’imprimante 3D qui tatoue débarque !
31 mai 2016
Déjà 2 ans que l’équipe d’Appropriate Audiences travaille d’arrachepied au perfectionnement de leur machine à tatouer. L’imprimante 3D serait-elle en passe de remplacer les salons de tatouages ?
C’est en 2013 que 3 étudiants de la prestigieuse école ENSCI, les Ateliers imaginent un concept de machine à tatouer reposant sur l’impression 3D. Ce qui n’était à l’époque qu’un projet scolaire s’est vite transformé en une véritable quête du Graal pour ces ingénieux parisiens, et ce ne fût pas de tout repos.
Ils nous volent notre travail !
Dès le début la fine équipe tient à rassurer les tatoueurs. Non, l’imprimante 3D ne va pas remplacer les salons traditionnels, bien au contraire elle pourrait devenir un complément à leur activité.
En effet, avec la démocratisation du micro-tatouage, petites bricoles monochromes pour rebelles d’opérettes, instagrameuses branchées et autres hipsters sans originalité, quel bonheur de pouvoir confier l’encrage de ces casse-pieds ambulants à une machine !
Car vous ne le savez peut être pas, en tant que profane du monde de la bousille (ça veut dire tatouage dans le jargon des artistes tatoueurs et des bobos qui lisent les inrocks), mais les salons de tatouages débordent de petits jeunes qui accourent avec le portefeuille de maman pour se faire faire la même merdouille trop « cute » que Rihanna, Miley Cyrus et autres célébrités qui trouvent ça trop cool de se faire tatouer une moustache sur l’index …
Bref autant dire que cette « nouvelle » clientèle se moque bien du talent de l’artiste qui va s’occuper de répondre à leurs desideratas futiles. Quant aux tatoueurs, bien obligés de gagner leurs croûtes, on ne peut pas dire que faire 10 fois par jour des symboles infini « pas trop gros sinon ma mère va râler » soit très épanouissant.
Alors, pour ma part je trouve l’idée d’une imprimante pour tatouages de relous absolument géniale !
Et la machine alors ?
Cette sympathique machine n’est pas encore commercialisée et les tests se poursuivent chez Appropriate Audiences qui peine à trouver des cobayes pour tester l’engin. Et pourtant à en voir les vidéos, on ne peut pas nier la qualité du travail produit. Certes pour l’instant il s’agit de dessins assez simples, mais on nous promet que l’imprimante est capable de réaliser des dégradés époustouflants et surtout de faire ce que la main de l’homme peut difficilement reproduire, à savoir des cercles parfaits et des motifs d’une extrême précision.
Trop beau pour être vrai ?
« Le tatoué », c’est le nom de l’imprimante, n’a pas laissé le monde des tatoueurs indifférents. Si certains crient au génie, d’autres, comme le célébrissime Tin-tin, sont plutôt sur la réserve, et on peut les comprendre. En effet, quid de la relation tatoueur-tatoué, mais également de l’incapacité de la machine à pouvoir tendre la peau, interpréter les sensations du cobaye et tout ce qui fait que l’acte d’encrage ne relève pas uniquement d’une prestation de service mais d’une expérience humaine à part entière.
Et bien sur ce sujet je me permets de donner ma vision personnelle du problème. La machine finira par répondre à ces contraintes de mises en tension de la peau et autres actes purement mécaniques afin d’avoir un résultat irréprochable.
Pour le deuxième point, nous sommes là face à un faux problème. Les personnes qui souhaitent se faire faire une bricole « à la mode » sans aucune valeur sentimentale ou symbolique seront ravies de ne pas avoir à faire la conversation à un artiste dont ils se moquent des conseils (un micro-tatouage aussi parfait soit-il ne vieilli jamais bien) et du talent.
Quant à ceux qui aiment le tatouage et le considère comme un art à part entière, et bien je doute fortement qu’ils se détournent des salons de tatouages traditionnels.
Au final tout le monde devrait y trouver son compte !