De l’urine pour alimenter nos imprimantes 3D ?
23 juillet 2017
Des chercheurs travaillent activement à trouver une solution pour recycler l’urine des astronautes afin d’en faire du plastique. Le tout pour leur permettre d’imprimer en 3D des pièces de rechanges.
Du plastique à base d’urine ?
Comme nous l’évoquions dans un précédent article, l’impression 3D est devenue indispensable pour les astronautes. En effet, une bonne partie de leur temps étant consacré à réparer leur station orbitale, limiter le stock de pièces détachées au bénéfice d’une impression sur-demande leur offre une plus grande autonomie et permet de réaliser d’importantes économies.
Pour pousser plus loin cette logique d’autosuffisance, des chercheurs de l’Université de Clemson en partenariat avec la NASA, ce sont mis en tête de produire du plastique à partir d’urine.
Le recyclage de cette ressource inépuisable semble être une idée de génie. Et pour cause, les astronautes recyclent déjà leurs urines afin d’en faire de l’eau potable.
Ainsi, le professeur Mark Blenner a découvert qu’en mélangeant certaines souches de levures, la Yarrowia lipolytica, avec de l’urine, il était possible de créer du plastique. Plus précisément du polyester.
Ce polyester pourrait ensuite être transformé en consommable pour imprimantes 3D.
Le problème, c’est que pour l’instant il faut plus de 1000 litres d’urine pour produire à peine quelques grammes de plastique. Et même si par essence les astronautes sont des surhommes, ils ne sont pas équipés de supers vessies.
La solution serait donc de modifier génétiquement ces levures pour booster leur production de plastique à partir d’une quantité plus modeste du précieux liquide.
Mais pourquoi l’autosuffisance devient-elle indispensable ?
Comme vous le savez déjà, la NASA se penche sérieusement sur une mission martienne. Mais la route est longue jusqu’à la planète rouge et le ravitaillement tel qu’il existe actuellement pour les stations orbitales ne sera tout simplement pas possible.
Aussi, faut-il trouver des solutions pour que l’équipage ne manque de rien une fois lancé. A partir de ces mêmes recherches, Mark Blenner a été capable de synthétiser de l’omega 3, un nutriment indispensable au cerveau humain, mais uniquement disponible via l’alimentation.
Comme quoi dans l’espace rien ne se perd, tout ce transforme.